Marine Le Pen scandalisée : La famille MLK dénonce une « distorsion de l’histoire »
Un séisme politique traverse l’Atlantique. La famille de Martin Luther King accuse Marine Le Pen de « déformer l’héritage » du leader des droits civiques. Une polémique qui révèle les tensions entre mémoire historique et récupérations idéologiques. Décryptage.
Une comparaison qui fait tâche : Le Pen et MLK dans la même ligne ?
Dans un communiqué cinglant relayé par BFMTV, les héritiers de Martin Luther King ont fustigé les récentes déclarations de Marine Le Pen. La présidente du Rassemblement National aurait, selon eux, établi un « parallèle inacceptable » entre son combat politique et la lutte historique pour les droits civiques menée par le pasteur assassiné en 1968. « Toute tentative de créer des équivalences factices avec le Dr King constitue une falsification de l’histoire », insiste la famille.
Le cœur du débat : Qu’a exactement déclaré Marine Le Pen ?
Si le discours précis de la dirigeante d’extrême droite n’a pas été divulgué intégralement, des extraits cités par Le Monde suggèrent qu’elle aurait invoqué « l’esprit de résistance » de MLK pour légitimer certaines positions du RN. Une analogie perçue comme une récupération symbolique par les proches du Nobel de la Paix. « Son combat était ancré dans la non-violence et l’unité, pas dans la division ou la stigmatisation », rappelle Bernice King, fille du militant, sur X.
La réponse cinglante des héritiers : « Sacrifier la vérité sur l’autel du populisme »
Le texte publié par la famille MLK ne mâche pas ses mots : « Utiliser le nom de notre père pour cautionner des idées contraires aux siennes est une insulte à sa mémoire ». Ils dénoncent une « instrumentalisation grossière » visant à blanchir l’histoire du Front National, parti fondé par Jean-Marie Le Pen, dont les déclarations négationnistes ont marqué les années 1980-1990. « Les vrais défenseurs des droits humains ne réhabilitent pas les discours de haine », ajoute le communiqué.
Contexte français : Une stratégie de dédiabolisation qui dérape
Cette polémique s’inscrit dans la longue marche du RN pour normaliser son image. En invoquant des figures progressistes comme MLK, Marine Le Pen tenterait de séduire un électorat modéré. Mais le calcul semble contre-productif. Pour l’historien Benjamin Stora, interrogé par France Inter, « c’est une erreur tactique : on ne réécrit pas l’histoire avec des raccourcis ». D’autant que le parti reste associé à des positions anti-immigration et à des affaires comme le prêt russe de 9 millions d’euros.
Réactions en cascade : La classe politique française divisée
À gauche, Jean-Luc Mélenchon a qualifié la sortie de Le Pen de « honteuse ». À droite, certains élus LR appellent à « préserver la mémoire des héros internationaux ». Le RN, lui, se défend : « Nous rendons hommage à tous les combats pour la liberté », argue Jordan Bardella sur CNews. Un positionnement flou qui alimente les critiques sur la cohérence idéologique du parti.
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