« Il va y avoir des milliers de morts » : Ce que révèle Agnès Buzyn fait l’effet d’une bombe et provoque un réel scandale
À l’occasion d’une interview accordée au journal Le Monde, l’ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn a fait des révélations détonantes qui ont déclaré un double incendie. D’une part, elle déclare avoir averti le président de la République dès le 11 janvier de la gravité du coronavirus qui allait foudroyer la France. D’autre part, l’hématologue précise avoir annoncé dès le 30 janvier qu’en de pareilles circonstances, elle jugeait impossible la tenue des élections municipales.
Le 11 janvier : l’épidémie frappera la France
« Quand j’ai quitté le ministère, je pleurais parce que je savais que la vague du tsunami était devant nous ». Agnès Buzyn, qui a quitté son poste le 17 février pour se présenter aux municipales à Paris assure qu’elle avait conscience de l’ampleur de cette épidémie bien avant que les pouvoirs en place ne prennent des initiatives pour freiner la propagation du coronavirus qui commençait déjà à frapper la France. Elle a par ailleurs précisé avoir averti le président de la République dès le 11 janvier du sérieux de la situation et termine son interview par : « L’hôpital va avoir besoin de moi, il va y avoir des milliers de morts ».
"Il va y avoir des milliers de morts": Agnès Buzyn déclare avoir lancé l'alerte dès janvier pic.twitter.com/J0cOoCx2N4
— BFMTV (@BFMTV) March 17, 2020
Le 30 janvier : Il faut reporter les élections
Mais ce n’est pas tout. « Le 30 janvier, j’ai averti Edouard Philippe que les élections ne pourraient sans doute pas se tenir. » « On aurait dû tout arrêter, c’était une mascarade. » Des propos qui prouvent qu’Agnès Buzyn savait, près de 45 jours avant les élections, que ces dernières étaient irréalisables dans de bonnes conditions. Des révélations qui n’ont pas modifié le calendrier du premier tour, maintenu par le gouvernement le 15 mars dernier même avec la décision de confinement.
Pas de réaction du gouvernement avant début mars
Malgré ces révélations, le gouvernement a attendu le début du mois de mars agir. Tout d’abord en faisant passer des messages sanitaires, mais aussi en interdisant les rassemblements de plus de 5000 personnes, avant de prendre de véritables mesures le 12 mars, en fermant l’ensemble des écoles et universités, puis le 14, les bars, restaurants, cinémas et autres commerces, avant finalement de déclarer le confinement total des Français le 16 mars.
Si les révélations d’Agnès Buzyn s’avèrent vrais, cela implique que le gouvernement a laissé, en connaissance de cause, plus de 3000 supporters italiens franchir la frontière pour assister à un match alors qu’une partie de l’Italie était déjà fortement affectée par le coronavirus. Même constat pour d’autres événements comme la cérémonie des Césars !
Le premier tour des élections municipales du 15 mars n’aurait jamais dû avoir lieu pour Agnès Buzyn :
« Depuis le début (de la campagne) je ne pensais qu’à une seule chose : au coronavirus. On aurait dû tout arrêter, c’était une mascarade. La dernière semaine a été un cauchemar. J’avais peur à chaque meeting. J’ai vécu cette campagne de manière dissociée. »
Le Premier ministre tente de se justifier
Les de l’ancienne ministre ont obligé le Premier ministre à se justifier d’avoir sous-estimé l’acuité de la catastrophe sanitaire : « Si nous n’avions pas pris au sérieux cet événement sanitaire, je n’aurais pas organisé une réunion dès le mois de janvier ni pris des décisions lourdes », a clamé Édouard Philippe sur France 2. Quant à l’alerte d’Agnès Buzyn sur la tenue des élections, il a tenu à préciser qu’elle a bien eu lieu le 30 janvier. Mais déclare que « à l’époque, beaucoup de médecins n’étaient pas d’accord avec elle ».
Il ne faut omettre qu’Agnès Buzyn elle-même, a tenu des propos diamétralement opposés en date du 24 janvier sur BFMTV. Une allocution qu’elle regrette aujourd’hui : « Bien sûr, je n’aurais pas dû prononcer ces mots. Mais avant de partir du ministère, j’avais tout préparé, malgré une inertie… »
Agnès Buzyn fin janvier :
« Le risque d’importation depuis Wuhan est quasi nul, le risque de propagation du coronavirus dans la population est très faible »
Et maintenant elle dit qu’elle savait tout sur la gravité à ce moment-là!
ELLE A MENTI!pic.twitter.com/xDZW1v4DRJ
— ❗️𝙴𝚗𝙼𝚘𝚍𝚎𝙼𝚊𝚌𝚊𝚛𝚘𝚗™️❗️NON AU 49.3❗️ (@EnModeMacaron) March 18, 2020
L’assemblée nationale ouvre une mission d’information
L’Assemblée nationale a décidé mardi matin de la création d’une mission d’information portant « sur l’impact, la gestion, et les conséquences dans toutes ses dimensions de l’épidémie » qui vise à déterminer déterminer la véracité des propos d’Agnès Buzyn, et évaluer le degré de responsabilité du gouvernement dans la mauvaise gestion de cette crise sanitaire.