Commission d’enquête : Le professeur Raoult esquinte rudement le conseil scientifique
La commission d’enquête sur le coronavirus de l’Assemblée nationale a auditionné ce mercredi le professeur Didier Raoult, défenseur d’un traitement controversé à base d’hydroxychloroquine.
Pendant plus de trois heures, le directeur l’IHU Méditerranée Infection de Marseille a répondu aux questions des parlementaires, avec son sens de la formule. « Tout ce que je vous dis, c’est sur internet, c’est simple comme choux, vous pouvez vérifier. »
Didier Raoult a étrillé le conseil scientifique Covid, créé mi-mars pour conseiller le gouvernement dans la gestion de la crise sanitaire, et dont il s’est mis très vite en retrait. « Ce n’était pas un conseil scientifique. Moi j’en ai un à Marseille qui fait rêver le monde entier, je n’ai que des stars dans leur domaine. Un conseil scientifique, ce n’est pas une bande de types qui ont l’habitude de travailler entre eux et qui discutent en disant « et toi, qu’est-ce que tu en penses ? » », lance-t-il. « Je leur ai dit : « si vous voulez faire un vrai conseil scientifique, je vous donne la liste des dix meilleurs en France sur le coronavirus. » Là, il y en avait aucun. »
L’épidémiologiste marseillais reproche aux membres de ce conseil d’avoir pris des décisions politiques les dépassant. « Il fallait déterminer quels étaient les progrès scientifiques, ce n’était pas à nous de réfléchir sur le confinement, personne ne sait répondre à ça. Les décisions politiques ne nous concernent pas. Moi je voulais bien parler de sciences, de médecine », mais « dans ce conseil scientifique, j’étais un ovni ou un extraterrestre (…) Je ne suis pas un homme de réunions, je suis un homme de données. »
Influence des conflits d'intérêt dans les prises de position publiques à l'ère du COVID-19 : le cas de Gilead Sciences.https://t.co/EjL4Rr4PZt pic.twitter.com/B9K8WfErrC
— Didier Raoult (@raoult_didier) June 12, 2020