France Deux sœurs devant la justice pour avoir financé le terrorisme avec des allocations sociales françaises
Dans la famille Aouidate, 34 membres ont quitté la France pour rejoindre l’État islamique. Deux sœurs restaient en France pour recevoir les aides sociales de l’État pour ensuite les transférer en Syrie. Ces dernières font face à des accusations graves comme association de malfaiteurs et financement du terrorisme.
En janvier 2019, les sœurs avaient été condamnées en première instance par le tribunal correctionnel de Paris. A l’époque, Anissa a écopé de cinq années de prison, dont deux avec sursis alors que son ainée, Assia, a été condamnée à quatre années de prison dont deux avec sursis.
La plus jeune, Anissa, avait pour rôle de récupérer l’argent des comptes de la famille. Elle a pu collecter la somme de 32 000 euros. L’argent qu’elle a pu récupérer a été transféré aux autres membres de la famille qui se trouvent en Syrie, via la Turquie par mandat Western Union et Moneygram. C’est là que les mouvements d’argent ont été repérées et bloqués par ces deux sociétés.
34 membres de la famille Tahar Aouidate sont partis pour faire le djihad en Syrie. Deux sœurs sont restée à Paris. Elles sont jugées pour avoir financé le terrorisme avec l’aide sociale > https://t.co/vAifiQu3oM pic.twitter.com/pfCgAgA98J
— Le Parisien (@le_Parisien) 8 septembre 2019
« Vous comprenez bien que c’est assez choquant, quand on réfléchit à l’origine de ces fonds », avait déclaré le président du tribunal correctionnel. Les deux sœurs assurent qu’il ne s’agissait en aucun cas d’un financement du terrorisme mais qu’elle aidaient leurs proches dans « le besoin ». Cet argent était selon elles « pour les frais médicaux, pour les sortir de cet engrenage dans lequel ils sont rentrés ».
Les rouages d’une entreprise terroriste
Le 5 septembre, la procureure Naïma Rudloff a requis en 2 eme instance des peines de cinq et sept ans de prison avec une période de sûreté des deux tiers contre les deux femmes qu’elle considère comme des rouages d’une entreprise terroriste.
La magistrate a déclaré «Dans cette famille, on fait tout ensemble. La radicalisation est collective. Ces deux sœurs ont été empêchées de partir. Mais elles étaient tout aussi déterminées à partir».
Dans la transcription des conversations téléphoniques des deux sœurs avec les membres de leur famille se trouvant en Syrie, Anissa et Assia évoquent les attentats de 2015 à Paris qu’elles relativisaient avec les bombardements en Syrie. Elles ont aussi évoqué l’idée de mourir en martyr en terre d’islam qui « leur ouvrira la porte du paradis ».
La décision finale sur les peines encourues sera rendue par la justice, le 30 octobre prochain.