Les femmes battues décident de s’afficher sur les réseaux pour batailler contre la violence conjugale
Le lundi 15 juillet sur Instagram, l’association Putain de Guerrières qui aide les femmes battues, a lancé un appel au secours pour faire bouger les choses. Notamment en ce qui concerne l’ex-conjoint d’Adleen Lee, incarcéré en 2017 pour violences aggravées. Ce dernier a bénéficié d’une remise de peine et sera relaxé deux mois plus tôt soit le dimanche 21 juillet.
« Si on fait ce post, c’est parce qu’on a peur pour elle et qu’on aimerait que les choses bougent’ explique Caroline Boisnoir, présidente de l’association. ‘On a beau alerter, avertir la justice, personne n’écoute. Il n’y a que les réseaux sociaux qui permettent d’alerter les ministères et la presse ».
Ce post n’est pas le seul et n’est pas un cas isolé. Depuis un moment, la toile est devenue le dernier recours pour certaines femmes, victimes de violences. Le 14 mai dernier, c’est Laura qui décidait de lancer un SOS sur Twitter :
À L’AIDE !
[THREAD à dérouler ]
Rescapée d’1tentative d’assassinat, en présence de ma fille de 2 ans, la justice me tourne le dos. Arrêté et placé en détention provisoire depuis avril 2018, mon tortionnaire, a fait plusieurs demandes de mise en liberté qui ont ttes été refusées. pic.twitter.com/qycpB8e7Nk— Laura (@LauraetAlice) May 14, 2019
Depuis janvier 2019, 77 femmes ont été tuées par leur conjoint. Pour endiguer ce fléau, « il faut un budget fourchette basse de 500 millions d’euros et un budget fourchette haute d’un milliard d’euros. Aujourd’hui, le budget alloué spécifiquement à la lutte contre les violences faites aux femmes est de 79 millions d’euros, c’est-à-dire huit fois moins » précise Maître Tomasini, avocate qui a défendu les intérêts de Jacqueline Sauvage.
Evoqué depuis une décennie, le bracelet électronique anti-rapprochement n’a pas dépassé la phase de test. Testé une première fois en 2012, l’essai n’a pas été concluant par faute de cas. Alors les femmes investissent les réseaux sociaux pour se faire entendre par la grande majorité, pour que les choses bougent vraiment !