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Interdiction des véhicules Crit’Air 3 en 2025 : 550 000 automobilistes impactés

À partir du 1er janvier 2025, les véhicules classés Crit’Air 3 ne pourront plus circuler dans le périmètre de l’A86 en région parisienne. Cette décision, prise par la Métropole du Grand Paris, touchera plus de 550 000 automobilistes. Une mesure radicale qui s’inscrit dans une politique environnementale ambitieuse, mais qui suscite aussi des interrogations. Décryptage.

Une échéance désormais fixe

Après plusieurs reports, la date du 1er janvier 2025 est désormais actée. Les véhicules essence immatriculés avant 2006 et les diesel d’avant 2011, classés Crit’Air 3, seront interdits de circulation dans la Zone à Faibles Émissions mobilité (ZFE-m). Cette décision, issue de la loi Climat et Résilience, vise à réduire la pollution atmosphérique dans la capitale et ses alentours.

Selon l’Atelier parisien d’urbanisme, cette mesure impactera 22% du parc automobile local. À l’échelle de l’Île-de-France, près de 1,8 million de véhicules devront rester au garage, soit 27% du total. Un changement majeur pour les usagers de la route.

Des contrôles en question

Si la Métropole prévoit d’installer des radars automatiques pour faire respecter cette interdiction, ces dispositifs ne seront pas opérationnels avant 2026. Leur déploiement dépend encore de l’aboutissement d’un marché public et de l’homologation des équipements. Cette situation pourrait créer un flou dans l’application des sanctions pendant la première année.

En attendant, les automobilistes concernés devront anticiper cette transition. Les véhicules Crit’Air 4 et 5 sont déjà interdits depuis 2019, sous peine d’une amende de 68 euros. L’exclusion des Crit’Air 3 marque une nouvelle étape vers l’objectif de bannir totalement les véhicules thermiques d’ici 2030.

Un enjeu sanitaire majeur

La motivation principale de cette mesure réside dans les conséquences dramatiques de la pollution sur la santé. Selon The Lancet Planetary Health, la pollution de l’air causerait 9 millions de décès annuels dans le monde. En France, Santé Publique France estime qu’elle est responsable de 50 000 décès par an. Face à ce constat, les autorités ont choisi d’agir avec fermeté.

Cette décision s’inscrit dans une tendance européenne. L’Union européenne a acté l’interdiction de la vente de véhicules thermiques neufs à partir de 2035. La démarche parisienne apparaît donc comme un laboratoire d’expérimentation pour des politiques qui pourraient se généraliser.

Vers une mobilité plus durable

Malgré les défis, des changements positifs sont déjà visibles. Entre 2022 et 2023, le nombre de voitures immatriculées dans la Métropole du Grand Paris a diminué de 31 000 unités. Parallèlement, les véhicules propres (Crit’Air E, électriques et hydrogène) ont connu un essor remarquable, passant de 16 000 à 42 000 entre 2020 et 2023.

Cette évolution s’accompagne d’un développement des alternatives à la voiture individuelle : transports en commun, pistes cyclables et services de mobilité partagée offrent désormais des options crédibles. Pour les 550 000 automobilistes concernés, anticiper ce changement est crucial. Une transformation qui pourrait contribuer à un cadre de vie plus agréable pour tous.

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