Un grand emprunt national pour financer la défense ? Bayrou évoque une « possibilité »
Alors que la France cherche à renforcer son budget de défense pour atteindre 3 % du PIB, la question du financement divise le gouvernement. François Bayrou, interrogé ce vendredi 7 mars sur Europe 1 et Cnews, n’a pas exclu la possibilité d’un emprunt national. Une idée qui suscite des débats, notamment sur son impact sur la dette publique.
Un outil historique, mais controversé
L’emprunt national n’est pas une nouveauté en France. Utilisé à plusieurs reprises dans l’histoire, notamment pendant la Première Guerre mondiale ou sous Valéry Giscard d’Estaing, il a servi à financer des projets stratégiques ou à relancer l’économie. En 1983, Pierre Mauroy avait même instauré un emprunt obligatoire pour les contribuables les plus aisés, permettant de lever 13,4 milliards de francs.
Cependant, cette méthode reste controversée. Comme le rappelle Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, « un emprunt, c’est de la dette ». Elle souligne les risques pour la souveraineté financière du pays si la dette venait à augmenter de manière significative.
Un débat en cours au sein du gouvernement
François Bayrou a appelé à la patience, expliquant que les décisions ne seraient pas prises avant plusieurs semaines, voire deux mois. Le Premier ministre a insisté sur la nécessité de définir ensemble les modalités de financement, sans précipitation.
En parallèle, le gouvernement explore d’autres pistes, notamment l’investissement privé dans l’industrie de la défense. Une réunion est prévue le 20 mars avec le ministre de l’Économie, Eric Lombard, et celui des Armées, Sébastien Lecornu, pour discuter des moyens de mobiliser les acteurs financiers et industriels.
Quelles conséquences pour les Français ?
Si l’emprunt national venait à être adopté, il pourrait prendre plusieurs formes : volontaire ou obligatoire, avec des taux d’intérêt attractifs pour inciter les épargnants à participer. Cependant, cette solution ne fait pas l’unanimité, notamment en raison de son impact sur la dette publique et les finances des ménages.
Le débat reste ouvert, et les prochaines semaines seront cruciales pour déterminer comment la France financera son réarmement sans compromettre sa stabilité économique.