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La France exige un réexamen des accords avec l’Algérie : une crise migratoire qui s’envenime

La France exige un réexamen des accords avec l’Algérie : une crise migratoire qui s’envenime

Dans un contexte de tensions croissantes entre la France et l’Algérie, le gouvernement français a décidé de durcir le ton. François Bayrou, le premier ministre, a annoncé mercredi 26 février 2025 une série de mesures visant à renforcer le contrôle des flux migratoires. Cette décision intervient après un drame survenu à Mulhouse, où un Algérien en situation irrégulière est accusé d’avoir commis un acte de violence meurtrier. Découvrez les détails de cette crise diplomatique et ses implications.

Une réunion interministérielle sous haute tension

Mercredi après-midi, François Bayrou a réuni une dizaine de ministres pour un comité interministériel dédié au contrôle de l’immigration. Aux côtés de Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, et d’Elisabeth Borne, le premier ministre a exposé les défis auxquels la France fait face. « La question de l’asile est aujourd’hui dévoyée comme un moyen de franchir les frontières », a-t-il déclaré, soulignant les problèmes de sécurité et d’ordre public liés à cette situation.

Le drame de Mulhouse, où un Algérien en situation irrégulière a tué une personne et blessé sept autres, a servi de catalyseur à cette réunion. « Nous avons vécu à Mulhouse un drame de plus », a commenté François Bayrou, rappelant que l’auteur des faits avait été refusé à quatorze reprises par les autorités algériennes lors de tentatives de réadmission.

La France menace de remettre en cause les accords bilatéraux

Face à cette situation jugée « inacceptable », la France a décidé d’agir. François Bayrou a annoncé que le gouvernement demanderait à l’Algérie de « réexaminer la totalité des accords entre les deux pays ». Un délai d’un mois à six semaines a été fixé pour que les autorités algériennes se mettent en conformité. « Si des voies ne se trouvent pas pour rendre possible le respect des accords, ces derniers seront remis en cause », a-t-il averti.

En parallèle, une liste d’urgence de personnes à expulser sera transmise à l’Algérie. Cette mesure vise à accélérer le retour des ressortissants algériens en situation irrégulière sur le territoire français.

Pas d’escalade, mais une fermeté assumée

Malgré la fermeté affichée, François Bayrou a tenu à rassurer sur les intentions de la France. « Nous n’avons pas la volonté d’entrer dans l’escalade avec l’Algérie », a-t-il déclaré. Cependant, il a rappelé que les avantages accordés aux ressortissants algériens ne pourraient perdurer si les accords n’étaient pas respectés.

Le premier ministre a également annoncé un « audit interministériel » sur la politique de délivrance des visas, confié aux inspections générales de la police et des affaires étrangères. Cette décision vise à renforcer la transparence et l’efficacité des procédures migratoires.

Des tensions diplomatiques qui s’aggravent

Les relations entre la France et l’Algérie ne cessent de se dégrader. Le Conseil de la nation algérien, équivalent du Sénat, a annoncé la suspension de ses relations avec le Sénat français. Cette décision fait suite à la visite de Gérard Larcher, président du Sénat français, au Sahara occidental, un territoire soutenu par l’Algérie dans son conflit avec le Maroc.

Par ailleurs, la France a exprimé son inquiétude concernant la santé de Boualem Sansal, écrivain franco-algérien incarcéré en Algérie depuis novembre 2024. François Bayrou a dénoncé les « pressions exercées sur lui », notamment celles visant à le priver de ses avocats.

Des mesures fortes pour contrôler l’immigration

Pour renforcer la lutte contre l’immigration illégale, le gouvernement français prévoit plusieurs mesures. Parmi elles, le « recours à la force aux frontières » sera généralisé, et des radars seront redéployés à Mayotte pour surveiller les embarcations utilisées par les trafiquants.

Enfin, François Bayrou a évoqué des évolutions législatives pour adapter la France au pacte européen sur l’asile et la migration. « Tous ceux qui entrent sur le territoire doivent être identifiés et suivis », a-t-il insisté, soulignant l’importance de cette mesure pour le contrôle des flux migratoires.

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