L’éleveur qui avait ouvert le feu sur des cambrioleurs est toujours en prison

Les faits remontent à la nuit du 31 janvier dernier. Réveillé par son alarme, Jean-Louis Leroux, un éleveur d’Ambrières (Saint-Dizier, Marne), prévient la gendarmerie et se rend sur place avec son frère. Les deux hommes armés de fusils de chasse tombent nez à nez avec les cambrioleurs en train de siphonner un réservoir de carburant. Ils “tirent en l’air pour les faire fuir” mais l’un d’eux court dans leur direction. Le coup part, instinctif. Le jeune homme de 19 ans, issus de la communauté des gens du voyage s’écroule grièvement blessé.

Le voleur risque des séquelles
Son pronostic vital n’est plus engagé, précise Le Parisien, mais, touché aux intestins et au colon, il risque des séquelles à vie. L’agriculteur, “pris de panique”, nie l’intention de tuer. Il a néanmoins été inculpé de tentative d’homicide volontaire par la cour d’appel de Reims et incarcéré dans la foulée. La Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA) s’émeut aujourd’hui de son sort, insiste sur les vols à répétition sur sa propriété et sur sa collaboration systématique avec des forces de l’ordre… systématiquement inefficaces.

“On est loin de tout et oublié de tous”
“Il faut 25 minutes pour que la gendarmerie se rende chez mon client. C’est une terre rurale laissée pour compte, où l’on est loin de tout et oublié de tous”, dénonce son avocat. “Mon client travaille 365 jours par an, peine à joindre les deux bouts et les maigres revenus qu’il tire sont captés par des oisifs qui vivent en volant les autres. Il y a donc chez lui un sentiment d’épuisement psychique lié à ce harcèlement”, confie Me Chemla.

La justice justifie quant à elle la détention du prévenu par “la nécessité de le protéger” de représailles éventuelles.